La scène du clou qui déchire le vêtement, p.7
Engourdi par la monotonie de sa tâche, Yuccess est surpris quand un clou dépassant d’une caisse le retient du côté gauche de son vêtement. Le temps de comprendre, il a fait un pas de plus, tirant sur le tissu qui déchire, emportant avec lui une partie des sondes arrachées. L’uniforme avise aussitôt la Centrale qui dépêche des gardes vers le blessé pour l’escorter…
Engourdi par la monotonie de sa tâche, Yuccess est surpris quand un clou dépassant d’une caisse le retient du côté gauche de son vêtement. Le temps de comprendre, il a fait un pas de plus, tirant sur le tissu qui… s’étire, tient bon et ramène Yucces en arrière, lui faisant perdre un équilibre et lui fait échapper son chargement pour faire des moulins de bras à travers des oignons qui lui roulent sous les pieds. Elliott éclate de rire. Les soldats lèvent les yeux au ciel…
COUPEZ!!
Les branchements qui doivent le retenir de protéger ses yeux, mais qui se détachent p.8
Yuccess attend que tout le monde ait quitté la salle d’examen. Puis timidement, il approche sa main droite de la plaie. Les fils trop courts retiennent sa main. Il tire un coup sec pour se dégager, débranchant sa manche. Prudent, il attend. Rien. Personne ne vient vérifier. Puis du bout d’un doigt, il glisse sur le tissu, tâte les fils de sondes, fins et tout en circonvolutions qui émergent du trou.
Yuccess attend que tout le monde ait quitté la salle d’examen. Puis timidement, il approche sa main droite de la plaie. Les fils trop courts retiennent sa main…
-Euh, les fils ne sont pas branchés ? Comment ils ont pu faire leur rapport ? demande Yuccess dans le vide.
COUPEZ!!
Essai du toucher avec Yé, s’enfarge dans ses draps à cause des semelles de ses bottines qui collent aux draps p.25
Autant elles (ses mains) apprécient le toucher d’une peau étrangère, autant la sienne le laisse indifférent. Il reproduit les gestes de Xiell sur son visage, mais n’en retire rien de particulier. Il s’asseoit sur son lit. Regarde à sa gauche. Son voisin, Yé, dort, comme tous les clones de la section.
– Je me demande…
Aussitôt, il se lève, fait un pas vers le lit voisin. Recule. Se Rassoit.
Autant elles apprécient le toucher d’une peau étrangère, autant la sienne le laisse indifférent. Il reproduit les gestes de Xiell sur son visage, mais n’en retire rien de particulier. Il s’assoit sur son lit. Regarde à sa gauche. Son voisin, Yé, dort, comme tous les clones de la section.
– Je me demande…
En voulant se lever, ses semelles adhèrent aux draps. Yuccess bat des pieds pour se dégager, mais ne fait que les emprisonner davantage. Il essaie quand même de se lever pour aboutir, à grands bruits, le haut du corps par terre, les jambes toujours empêtrées dans sa literie.
COUPEZ!!
Les clones se réveillent en se demandant quel est ce bruit et pourquoi on crie : Coupez!
Le couvercle qui ne ferme pas (cage de Farraday) p.42
Elliott et son comparse soupirent et l’aide à prendre place dans l’habitacle un peu serré pour la longue silhouette du clone. Les genoux ramenés sur la poitrine, Yucess doit aussi incliner le menton sur son sternum.
– Ça ira ? Demande Elliott, adouci.
Son copain s’impatiente.
– Grouille !
Yucess peut tout juste dire : « hmm », les yeux arrondis pendant que le couvercle se referme sur lui.
Elliott et son comparse soupirent et l’aide à prendre place dans l’habitacle un peu serré pour la longue silhouette du clone. Les genoux ramenés sur la poitrine, Yucess doit aussi incliner le menton sur son sternum.
– Ça ira ? Demande Elliott, adouci.
Son copain s’impatiente.
– Grouille !
Yucess peut tout juste dire : « hmm », les yeux arrondis pendant que le couvercle se referme sur lui.
– Han ! Han ! souffle Elliott.
– Qu’est-ce qu’i’ y a ? demande le chauffeur impatient.
Elliott rit nerveusement tout en poussant et repoussant sur le couvercle qui rebondit à chaque poussée sur le corps de Yucess qui prend trop de place. À chaque tentative, le clone échappe un souffle bruyant.
– J’ai mon voyage, i’est trop grand. I’ rentre p’us. Comment on va faire ? I’ faut l’ramener, c’t’écrit d’même. I’ aura p’us d’histoire si i’reste.
COUPEZ!!
Xiell échappe la caisse, il manque une poignée, p. 27
Le lendemain, elle est de retour à son poste Il la salue et elle lui retourne la politesse. Il la suit dans la chambre froide :
– On se voit ce soir ?
Elle le regarde, les sourcils froncés :
– Bien sûr. À l’heure du repas.
Il surenchérit :
– On est seul. Pas besoin de faire semblant. Alors, on se voit au parc de méditation ?
– C’est possible qu’on s’y croise, en effet.
– Xiell, mais qu’est-ce que tu as ? Tu es différente.
– Moi, mais je n’ai rien, réplique-t-elle en agrippant une caisse de laitues avant de sortir.
Les bras ballants, Yuccess la regarde sortir. Il fixe la porte qui se referme. Elle reviendra ! Elle changera d’idée ! Elle ne peut pas avoir oublié ! Lui ne le peut. Ce qu’ils ont partagé est trop intense pour s’effacer en si peu de temps.
Le lendemain, elle est de retour à son poste Il la salue et elle lui retourne la politesse. Il la suit dans la chambre froide :
– On se voit ce soir ?
Elle le regarde, les sourcils froncés :
– Bien sûr. À l’heure du repas.
Il surenchérit :
– On est seul. Pas besoin de faire semblant. Alors, on se voit au parc de méditation ?
– C’est possible qu’on s’y croise, en effet.
– Xiell, mais qu’est-ce que tu as ? Tu es différente.
– Moi, mais je n’ai rien, réplique-t-elle en échappant une caisse de laitues qui explosent en tombant.
Yuccess la regarde, béat. Il cligne des yeux et dit:
– Je crois que tu devais sortir avec, pas l’échapper.
Xiell tend la main vers Yuccess pour lui montrer un morceau de la poignée de plastique cassée.
COUPEZ!!
Yuccess s’étouffe en avalant les boulettes, postillonne dans le plat en toussant. p. 79
Oubliant le drame qui attend son ami, Yuccess ne fait ni un ni deux et comble son écuelle de mets colorés, goûtant chaque saveur individuellement. Elliott, qui le regardait aller, lui dit :
– Vas-y mollo, tu risques d’être mal.
– C’est tellement… bon ? ose-t-il en consultant son interlocuteur qui sourit.
– Ouais, c’est ça : bon. Délicieux aussi pourrait décrire ton sentiment. Merveilleux, quand tu penses que rien peut être meilleur.
Oubliant le drame qui attend son ami, Yuccess ne fait ni un ni deux et comble son écuelle de mets colorés, goûtant chaque saveur individuellement. Elliott, qui le regardait aller, lui dit :
– Vas-y mollo, tu risques d’être mal.
– C’est tellem…
Yuccess s’étouffe sur la bouchée avalée trop vite et tousse sans retenue, éclaboussant le contenu de sa bouche autour de lui, sur les gens, dans le plateau de service.
COUPEZ!!
Scène de la fuite d’Alméria quand elle découvre la réalité sur le travail de son père, p.67
Chaïm ferma les yeux puis baissa la tête. Alméria se lança sur les soldats qui fermaient le couloir vers la sortie. Elle rugissait, donnait des coups de pied en hurlant de la laisser passer. Le mur humain restait immobile. Un petit signe de Chaïm fit que, d’un commun mouvement, les hommes se séparèrent et la laissèrent aller. Déséquilibrée, Alméria se ressaisit, puis, sans jeter un coup d’œil derrière, se rua vers la porte, entendant à peine l’appel de son père :
– Alméria !
Chaïm ferma les yeux puis baissa la tête. Alméria se lança sur les soldats qui fermaient le couloir vers la sortie. Elle rugissait, donnait des coups de pied en hurlant de la laisser passer. Le mur humain restait immobile. Un petit signe de Chaïm fit que, d’un commun mouvement, les hommes se séparèrent et la laissèrent aller. Déséquilibrée, Alméria se ressaisit, puis, sans jeter un coup d’œil derrière, se rua vers la porte, entendant à peine l’appel de son père :
– Alméria !
-…
– Alméria ! Attache tes lacets… tu risques de tomber.
COUPEZ!!
Elliott qui danse sur place en chantant la comptine, p.156
– Elliott ?
– Mm ?
– Est-ce qu’on est tous faits pareils ?
– En bonne partie, je dirais que oui. J’ai deux bras, ça va. Deux oreilles, c’est pareil. Deux épaules, c’est drôle. Deux fesses qui s’connaissent. Deux jambes, i’m’semble, chantonne-t-il à un Yuccess qui réplique en faisant la moue :
– Qu’est-ce qui t’arrive ? Tu parles… étrange.
Elliott ?
– Mm ?
– Est-ce qu’on est tous faits pareils ?
– En bonne partie, je dirais que oui. J’ai deux bras, ça va. Deux oreilles, c’est pareil. Deux épaules, c’est drôle. Deux fesses qui s’connaissent. Deux jambes, i’m’semble, chantonne-t-il en se trémoussant d’un pied sur l’autre faisant balancer ses hanches d’un côté vers l’autre.
Yuccess regarde autour de lui pour essayer de comprendre que qui se passe:
– Euh, Elliott ?
COUPEZ !!
Un rêve : définition du dictionnaire, si possible bien compliquée p.116
– Tu rêvais, dit-il doucement.
– Rêvait ?
– Oui, tu as fait un rêve. C’est… des images, comme un film que tu vois pendant qu’tu dors. Souvent y a des gens dedans que tu connais. T’as jamais rêvé avant ?
Tu rêvais, dit-il doucement.
– Rêvait ?
– Oui, tu as fait un rêve. C’est… euh… le fait de rêver est une activité onirique. Une production psychique survenant pendant ton sommeil, et pouvant être partiellement mémorisée. On peut en faire en mode éveil, certains les pensent prémonitoires, pour plusieurs, ils ne sont que la représentation, plus ou moins idéale ou chimérique de ce qu’on veut réaliser, de ce qu’on désire. Exemple, accomplir un rêve de jeunesse.
Au fur et à mesure de l’explication, la mâchoire de Yuccess tombe. Il regarde autour de lui pour trouver quelqu’un qui pourrait reformuler.
COUPEZ !!
pas prévu qe Yuccess tombe dans son coma éthylique, p. 150-151
Pour seule réplique, un long rot digne d’un grand buveur de bière. Elliott rit en étendant Yuccess sur le dos et découpe ce qui reste de tissu en sections pour accéder aux boîtes noires. Il sourit en appuyant sur le bouton qui actionne le mécanisme de rétraction des crochets. Puis il tire doucement sur chaque araignée à vingt pattes qui suit docilement. Yuccess n’a aucune réaction. Il ronfle.
Elliott le brasse en douceur pour le réveiller et lui apprendre la nouvelle, mais Yuccess est entré dans un sommeil profond. Elliott augmente d’intensité :
– Yuccess ? Yuccess ! Faut qu’tu t’réveilles, c’est c’qui est prévu. Tu d’vais m’dire que tu voulais le faire toi-même. Après, tu devais jouer avec une des boîtes comme si c’était une ch’nille.
– …
– J’ai l’impression qui va falloir réécrire la prochaine scène, vu que t’es… disons… comateux. Tu s’ras pas en forme pour danser d’joie d’être libéré, pis j’dois rentrer, Mathilde pis les gars m’attendent.
COUPEZ !!
Aïlan pète en déposant sa poubelle sur le bord du chemin, p. 265
Mesurant 1m70, Youcès se retient de rire de bonheur. Il peut presque le toucher. Enregistrant les détails, Youcès savoure les micro-secondes de cette rencontre. Aïlan porte un chandail avec une effigie quelconque difficile à discerner vue l’éclairage. Une fois sa poubelle en place, il pause, le temps de masser ses reins et regarder le voisinage. Youcès est en extase quand il l’entend dire :
– J’espère que Nellie s’est pas trompée c’te s’maine pis qu’c’est b’en l’recyclage.
Mesurant 1m70, Youcès se retient de rire de bonheur. Il peut presque le toucher. Enregistrant les détails, Youcès savoure les micro-secondes de cette rencontre. Aïlan porte un chandail avec une effigie quelconque difficile à discerner vue l’éclairage. Une fois sa poubelle en place, il pause, le temps de masser ses reins et regarder le voisinage avant de porter son poids sur un pied pour permettre de soulever l’autre et décoller ses fesses et faire entendre un pet résonnant.
Youcès regarde Alméria qui, la bouche arrondie, ne sait que dire en voyant Aïlan faire du vent pour répandre l’odeur qui l’entoure :
– Ouf, je pense que Nellie a mis un peu trop d’épices dans son souper, hahaha!
Aîlan sursaute en entendant crier:
– COUPEZ!!