Titre facile. Sujet vu et revu, mais c’est ce qui me tentait de partager.
Le vouvoiement va de soi quand on s’adresse à un groupe. Quand on discute avec une seule personne, c’est là qu’on se pose la question : « Je te dis : vous ou je vous dis : tu! »
Le vouvoiement envers une seule personne date de l’époque romaine où l’empereur avait plusieurs représentants. Quand on s’adressait à un, c’est comme si on s’adressait à tous, d’où l’usage du pluriel.
Aujourd’hui, il est synonyme de respect. Envoyer paître quelqu’un en le vouvoyant, on a plutôt envie d’en rire. Il crée une distance, brime l’intimité. Dans les romans d’une autre époque, où Monsieur et Madame se vouvoient, ça donne à croire qu’ils prenaient des rendez-vous notés à l’agenda pour leur rencontre intime (s’il y en avait une fois la famille fondée).
Qu’en est-il de dire toi ou toé?
Le premier fait bourgeois, le second, campagne. C’est ça et pas.
Jusqu’à la révolution française, avec la célèbre prise de la Bastille en 1789, le roi dictait la mode jusqu’au parler. Lors de la découverte de la Nouvelle-France, le roi disait : « Le roué, c’é moué. » Les colonisateurs de cette nouvelle terre parlaient donc à la mode du temps… jusqu’en 1760 où les Anglais leur ont coupé les ponts avec la Mère-patrie (qui a lâchement laissé tomber ses sujets).
Cette mode prit fin avec renversement de ce roi par les bourgeois qui optèrent pour un accent différent, préférant dire : « Le roi, ce n’est plus toi. » Sans contact ni nouvelle, les futurs Canadiens ont gardé leur parlure.
Quand le Bas-Canada devint une station touristique pour les Français, ils trouvèrent « charmant » cet accent vieillot que les habitants avaient préservés (faute de savoir que la mode avait changé).
Un jour, j’ai entendu un Français justifier la différence d’accent entre la France et le Québec. Testez-le. Ça a du bon sens. Selon lui, c’est que : « En France, on parle avec la bouche dure. Au Québec, on parle avec la bouche molle. »
Alors, Gaston Lagaffe, il est québécois?
« M’enfin! »
Amusante chronique ! Avec l’accent poitevin, on dit aussi « moé » et « toé », par solidarité pour les québécois ? Allez savoir jusqu’où va notre cousinage… Bouche molle, nous aussi ? quelle drôle d’idée ! 😉
A moins que ce soit l’arrogance hautaine du vouvoiement contre le coeur tendre du tutoiement…